Cette nouvelle école de danse burlesque ouvrira ses portes le 3 octobre dans le quartier à Strasbourg. Certaines alsaciennes ont déjà eu la chance de s'y initier à l'art de l'effeuillage.
De grands miroirs, quelques boas de plumes, des bas résille ont pris place derrière les murs de brique rouge du 33, rue Marechal Lefèvre, à la Meinau. Dans cette ancienne usine de 300m2, on réparait des moteurs d'avions pendant la Seconde guerre mondiale. Et plus de soixante-dix après, la Pin-Up d'Alsace, Luna Moka, y ouvre sa nouvelle école de dance burlesque, La Clandestine. Au programme ce soir, une séance d'effeuillage. Plus qu'une danse, l'effeuillage burlesque, situé entre strip-tease, théâtre et cirque, est un véritable art vivant où glamour rime avec humour. C'est aussi un style, inspiré des pin-up américaines des années 1930-1950 aux formes sensuelles et aux chevelures rockabilly.
Sur le plancher de danse, entre les va-et vient de Doubbia, le chat corse de Luna, Caroline fait ses premiers pas. Elle a découvert la salle sur les réseaux sociaux. "C'est un lieu décalé qui change des salles de danse dont on a l'habitude", dit la jeune Shilikoise. Ce côté "décalé" est aussi ce qui a convaincu Aline de faire une vingtaine de kilomètres pour assister à la séance d'initiation "Je faisais du pole dance et j'avais envie de faire quelque chose de différent, de plus original", lance-t-elle timidement. Elles sont une bonne vingtaine à se répartir entre les deux salles de danse, renommées Mistinguett, en hommage à la chanteuse et actrice du Paris des années 1920 et la salle Jane Avril, célèbre danseuse du Moulin Rouge et des Folies Bergères.
Chorégraphies félines et coquines
Alignées derrière Luna Moka, les apprenties pin-ups reproduisent leurs premiers mouvements. "Si vous vous inscrivez à mes cours, vous apprendrez à enlever tous les vêtements quels qu'ils soient, le boa comme le corset", prévient d'emblée Luna. À chaque chorégraphie, son lot de rires. D'abords gênés, ils sont rapidement assumés. Et petit à petit, sous les conseils pimenté de Luna, les danseuses se muent progressivement en pin-up aux regards assurés : "Lorsque vous faites tomber votre gant, vous serrez votre poitrine entre vos coudes en lâchant juste un Oups !" Le gant, accessoire indispensable à l'effeuillage. Ils se mordillent, tournoient au-dessus des chevelures, passent au-dessous des dos cambrés : "Ils servent à mettre en avant la partie de votre corps que vous préférez", précise Luna.
S'effeuiller pour mieux s'accepter
"Le burlesque est un art vivant qui implique le public. Il y a tout un jeu de suggestions et de réactions" explique Only Shanon, qui prend déjà des cours d'effeuillage avec Luna. "Et il permet aux femmes de vraiment se sentir mieux dans leur peau", poursuit l'artiste. À coté d'elle, Lolla Pandora complète "l'effeuillage nous permet de nous sentir sexy et de s'amuser en même temps. Dans l'ancienne école de Luna, il y avait des filles de tous les profils et de tous les physiques. Et il n'y a pas d'âge pour l'effeuillage. Ça allait de 22 à 59 ans dans notre groupe", précise-t-elle.
Aussitôt la séance terminée, de nombreuses participantes se précipitent dans le boudoir de Luna, attenant à la salle de danse, et repartent inscription en main. Les places pour les cours d'effeuillages filent rapidement. Seules quinze places sont disponibles cette année. Mais la Clandestine propose également des cours de cabaret, french cancan, boogie woogie, hula hoop, moderne-jazz, rock ou swing, et même des ateliers vide dressing ou maquillage. Ouverture prévue le 3 octobre.
Texte et photos Joris Bolomey