Laurent Blanc a sèchement réagi à la polémique liée aux propos de Serge Aurier. A l'occasion de la conférence de presse donnée ce lundi, à la veille de la rencontre cruciale face à Chelsea comptant pour les huitièmes de finale de Ligue des champions, l'entraîneur parisien a consenti à répondre à une question sur le sujet. Et avoue « l'avoir très mal pris » : « Je me suis engagé il y a deux ans auprès de ma direction pour faire venir ce garçon. Le remerciement que j'ai, c'est ça. Je trouve ça pitoyable. Dans sa génération, beaucoup de personnes passent leur temps à s'excuser. Ils devraient réfléchir un peu plus à ce qu'ils font avant de s'excuser. »
Laurent Blanc, « une fiotte »
Dans une vidéo diffusée en direct sur le réseau social Periscope samedi soir, Serge Aurier a récusé dans des termes particulièrement insultants l'autorité de Laurent Blanc sur l'équipe. Alors que son ami du centre de formation de Lens, Mamadou Doucouré, lui posait des questions des internautes (« Laurent Blanc, il suce Zlatan ou quoi ? »), le joueur a répondu : « Il lui prend les couilles, mon frère. Il prend tout, cousin. » Puis : «Laurent Blanc, il fait souvent la folle ou pas ? » Estocade laconique : « C’est une fiotte! » Comment de tels propos sont-ils possibles de la part d'un joueur professionnel ?
Les excuses sont intervenues dimanche soir. «J'accepte toutes les sanctions (...) Je suis prêt à assumer toutes les conséquences, et je tiens à m'excuser auprès de tous les gens qui sont dans ce club », évacue Aurier, en survêt' du club de la capitale au micro de Bein Sports. Prêt à l'expiation, son ton monocorde tranche avec ses envolées lyriques de la veille. On serait presque chagriné par sa situation si on n'avait pas connaissance de la violence de ses propos.
Un licenciement ou un transfert en fin de saison
Avant même les excuses du joueur sur la chaîne qatarie, le président du PSG avait réagi en annonçant la mise à pied conservatoire du joueur de 23 ans. Nasser Al-Khelaïfi se veut intransigeant sur l'image et la communication autour du club, lui qui a pour ambition de concurrencer les plus grandes équipes du foot européen. « Le Paris-Saint-Germain est une institution très forte à laquelle personne ne peut toucher. Je ne laisserai personne mettre en difficulté le club et nous détourner de nos objectifs », a déclaré le président, dans un communiqué publié dimanche soir par le club.
Mais le cas Aurier a déjà des conséquences notables : sur la feuille de match contre Chelsea ce mardi, déjà, et dans les têtes, surtout. On se doute que ses coéquipiers n'ont pas franchement apprécié les propos. Dans un vestiaire clanique où règnent en maître Zlatan Ibrahimovic et quelques autres, les égos et états d'âmes sont rapidement mis au pas. Vivement tancé par le latéral, on voit mal Zlatan accepter un règlement de l'affaire à coups d'excuses distillées à la va-vite pour éteindre l'incendie. Selon L'Equipe, le Suédois aurait même demandé la traduction de la vidéo, histoire d'en apprécier toutes les subtilités.
Désormais c'est la réaction du club à plus long terme qui est attendue. Car la mise à pied du joueur ne peut-être qu'une procédure d'urgence. Un licenciement ou une mise à l'écart en attendant une vente probablement juteuse cet été (Aurier dispose d'une belle cote sur le marché des transferts) semblent les seules mesures adaptées à la situation. Il faudra que Nasser Al-Khelaïfi dissipe rapidement les volutes de cette affaire, dès le choc contre Chelsea passé.
Romain Boulho