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C'est la fin de 15 ans de procédure judiciaire. Christian Iacono a été acquitté mercredi 25 mars devant les assises du Rhône à Lyon à l'issue de son procès en révision. Il s'agit de la 11e erreur judiciaire reconnue en France depuis 1945.

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Le procès 

C'est en pleurs que la famille Iacono a écouté le verdict. L'ex-maire de Vence a été acquitté mercredi 25 mars à Lyon lors d'un procès en révision. Il avait été condamné en 2009, puis en 2011 en appel, à neuf ans de prison pour le viol de son petit-fils Gabriel entre 1996 et 1998. L'homme de 80 ans a étreint son petit-fils, en signe de pardon : « je crois que c'est un bon garçon qui a eu une jeunesse foutue en l'air », a-t-il simplement réagi, selon l'AFP.

Quant à Gabriel Iacono, il s'est dit heureux d'avoir pu « réparer une partie de (s)a connerie ».

 

Les faits

Ce jeune homme, âgé aujourd'hui de 24 ans, a en effet maintenu durant 11 ans des accusations      La Cour d'assises de Lyon

de viols et de sévices sexuels contre son grand-père, pour des faits commis entre 1996 et 1998

à Vence, dans les Alpes-Maritimes. Avant de se rétracter en mai 2011. Gabriel Iacono avait expliqué dans les colonnes du Monde en mars 2012 qu'il avait menti « pour attirer l'attention » et qu'ensuite il avait été convaincu par les divers médecins de « la réalité de (ses) propres mensonges jusqu'au premier procès ».

 

Le procès en révision

 

Grâce à cette rétractation, Christian Iacono a saisi la Cour de révision. Il a obtenu le 18 février 2014 l'annulation de sa condamnation, ce qui a entraîné ce troisième procès à Lyon. L'ancien maire de Vence a passé 11 mois sous les verrous.

Seuls 11 procès en révision ont eu lieu en France depuis 1945, le plus connu étant celui de Patrick Dils (voir ci-dessous). Une loi a été votée en février 2014 pour simplifier cette procédure, qui reste exceptionnelle en France.

 

Des zones d'ombre

 

Malgré cet acquittement, des zones d'ombre persistent. L'avocat général Jean-Paul Gandolière s'était dit convaincu de la culpabilité de Christian Iacono, sans toutefois réclamer de peine.

« Quand un enfant révèle qu'une goutte de sang coule le long de ses jambes et qu'il a peur qu'elle tache ses chaussons, comment pourrait-il inventer une telle scène ? », avait-il assené mardi, au deuxième jour de ce procès, mettant en doute la rétractation de Gabriel Iacono, ainsi que le rapporte 20minutes.

Philippe Iacono, le père de Gabriel, est lui aussi persuadé que son fils a été violé, sans accuser pour autant le patriarche de la famille. « Mon intime conviction est qu'il a vécu un viol et un abus sexuel, pour moi c'est une certitude, il a tous les stigmates de la victime d'abus sexuel », témoigne-t-il sur les ondes de RTL le 16 mars. Et de mentionner le mystérieux deuxième homme, qu'avait dénoncé Gabriel il y a 15 ans.

Malgré le tableau de proches unis à l'issue de l'audience mercredi, Philippe Iacono évoque une famille déchirée. Il n'a plus aucun contact avec son père Christian depuis 1996, ni avec son fils Gabriel depuis 2011, date de la rétractation de ce dernier.

 

Les dix autres erreurs judiciaires depuis 1945

Laurine Personeni

Crédit Photos : Google Image/ CC

Réalisé le 25 mars

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