Le nombre de visiteurs a augmenté de 2 % en 2014 en Alsace alors qu'il stagnait dans le même temps au niveau national. L'Agence d'attractivité de l'Alsace a présenté ce jeudi le bilan de l'activité touristique de l'an dernier.
En 2014, la fréquentation de la plate-forme de la cathédrale a augmenté de 18%. Photo : Cuej / Samuel bleynie
« Le tourisme en Alsace résiste, et encore mieux : il progresse ». Marie-Reine Fischer, vice-présidente du conseil régional et de l'Agence d'attractivité de l'Alsace (AAA), ne cache pas sa satisfaction au moment d'annoncer jeudi que 18,5 millions de personnes ont visité la région l'an dernier. C'est 2 % d'augmentation par rapport à 2013, alors que la tendance nationale est stable sur la même période.
Une bonne nouvelle pour les hôteliers qui ont vu le nombre de nuitées augmenter de 2 %. Après un repli en 2013, les Français sont de retour (+2% de nuitées) alors que les étrangers continuent d'être séduits par les hôtels alsaciens (+3%). Sans surprise, le secteur connaît un pic d'activité en août et en décembre, qui cumulent à eux deux près d'un quart de l'ensemble des nuitées. Avec un taux d'occupation de 70,9 %, l'Alsace a même connu un mois de décembre record. Le camping, lui, pâtit d'un été maussade mais limite la casse (-1 % contre -3 % les années précédentes) alors que le tourisme locatif (meublés et chambres Gîtes de France) progresse (+4%).
Eté pluvieux, été heureux
La fréquentation des musées est en forte hausse sur l'année. Le musée historique de Mulhouse progresse de 30 % et celui d'art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS) de 20 %. « Eté pluvieux, été heureux » clame Céline Dumesnil, adjointe de direction du musée de l'impression sur étoffes de Mulhouse (+11%). « La météo joue beaucoup mais la qualité des expositions aussi. » Elle insiste aussi sur la réussite du Museum Pass, qui donne accès à plus de 300 sites en Alsace, en Allemagne et en Suisse. Le parc du Petit prince d'Ungersheim, qui a remplacé le Bioscope, a dépassé ses objectifs en atteignant 90 000 visiteurs. Ouvert en juillet 2014, il espère attirer 150 000 personnes cette année et faire ainsi son entrée dans le top 10 des sites alsaciens les plus fréquentés.
« Il y a des choix d'ordre tactique à faire »
Pour attirer la clientèle internationale, la Région mise sur différentes stratégies. L'an dernier, 350 Japonais sont venus deux à quatre semaines à Strasbourg dans le cadre d'un partenariat avec le tour opérateur Waz. Une opération renouvelée cette année. Pour l'Italie, l'AAA parie sur ses liens avec les médias transalpins, en rencontrant et invitant des journalistes du pays. Une politique qui semble porter ses fruits puisque les nuitées hôtelières italiennes ont augmenté pour la première fois depuis 2010.
« Il y a des choix d'ordre tactique à faire, explique Philippe Choukroun, directeur général de l'AAA. On essaye d'évaluer dans quels pays les gens passent par des agences de voyages, comme au Royaume-Uni, et dans quels autres ils choisissent sur internet, comme en Belgique. » Les Etats-Unis constituent aussi une cible privilégiée. Une association des Amis du musée Lalique sera créée outre-atlantique à l'automne. « Les Américains ne représentent que 1 % de nos visiteurs mais ils sont passionnés. Certains nous disent que le musée est le point de départ de leur voyage en Europe. L'association permettre de nouer de nouveaux liens et d'envisager des prêts avec des collectionneurs américains », justifie Véronique Brumm, directrice du musée.
Les responsables alsaciens se tournent également vers leurs partenaires de la future région Alca. Actuellement l'Alsace représente la moitié des nuitées du territoire qu'elle composera avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne. Et même 62 % pour les étrangers. « Pour le tourisme, cette recomposition va être passionnante ! », s'enthousiasme Philippe Choukroun.
Samuel Bleynie