04 février 2016
En visite au Parlement européen mercredi 3 février, le président nigérian Muhammadu Buhari souhaite un renforcement des relations entre son pays et l’Union européenne. Objectifs : accentuer la lutte contre Boko Haram et accélérer la reprise de l’économie de son pays.
Muhammadu Buhari a tenu à remercier l'UE pour avoir aidé son pays à organiser les premières élections démocratiques de son pays. Robin Droulez / CUEJ
Le chef d’Etat nigérian a reçu un accueil chaleureux, mercredi 3 février, au Parlement européen. Fortement applaudi dans l’hémicycle, Muhammadu Buhari, premier président élu démocratiquement de l’histoire du Nigéria, en mars 2015, fait de la lutte contre Boko Haram la priorité de son mandat. Un positionnement politique fort, qui fait écho à une thématique brûlante en Europe, après les attentats perpétrés en France par l’Etat islamique.
Le groupe terroriste, très présent dans le nord-est du Nigeria, a revendiqué un nouvel attentat qui a causé la mort de 85 personnes dans une localité proche de Maiduguri le samedi 30 janvier.
Dans ce contexte difficile, Muhammadu Buhari souhaite intensifier les relations entre le Nigéria et l’Union européenne. Dans le cadre du partenariat économique entre l'UE et les pays d’Afrique occidentale signé en 2014, l’Europe a déjà réalisé d’importants investissements pour assurer le bon déroulement des dernières élections générales nigérianes.
L’objectif est désormais de pérenniser l’élan démocratique du pays. Muhammadu Buhari veut intensifier le dialogue politique avec les institutions européennes pour assurer durablement la paix et la démocratie au Nigéria. Il a remercié l’UE pour avoir soutenu financièrement l’armée nigériane, qui a repris plusieurs régions dirigées par Boko Haram. Concernant l’afflux migratoire illégal, le Nigéria va collaborer avec l’UE au sein d’une alliance avec les pays du Sahel et d’Afrique centrale.
Enfin, le président nigérian a profité de son temps de parole pour alerter les eurodéputés sur la situation au sud de la Libye. Le chef d’Etat pointe « une foire aux armes qui menace la stabilité de l’Afrique de l’Ouest ». Preuve que la situation de son pays dépend plus largement de l'équilibre de la région.
Anthony Halpern