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L'égalité entre hommes et femmes divise Strasbourg


11 mars 2014

Quatre jours après la journée internationale de la femme, l'assemblée a refusé mardi d'adopter -à neuf voix près- un texte sur l’égalité entre les sexes, rapporté par la Portugaise Ines Cristina Zuber GUE). La résolution pointait du doigt les mesures d'austérité décidées dans les Etats membres de l'UE, rendues responsables d'un renforcement de la précarité des femmes, demandait d'interdire les démissions forcées en cas de maternité, prônait la lutte notamment dans les écoles contre les stéréotypes sexistes, et faisait de la prostitution une forme de violence envers les femmes à bannir. Un contenu trop teinté idéologiquement pour la droite.

Accusé par la Belge Anne Delvaux (PPE) de « manquer de nuances et de précisions » et d'être « un texte fourre-tout », lors du débat lundi, il a été massivement rejeté par le PPE,  l'ECR et l'EFD. Mais ce sont bien les Verts/ALE qui ont fait pencher la balance en faveur du refus, malgré l’appui d’une grande majorité des socialistes, de l’extrême gauche et des libéraux. 26 d’entre eux, dont Eva Joly, Daniel Cohn-Bendit et José Bové, se sont abstenus en raison de la présence de plusieurs articles stigmatisant la prostitution.

Après un vote de plus de vingt minutes au sein d’une assemblée agitée, le rapport a donc été rejeté à 298 voix contre, 289 voix pour et 87 abstentions, sous les applaudissements nourris des conservateurs. « Vous refusez une proposition qui prône l’égalité alors que l’Union Européenne a reçu le Prix Nobel de la paix, s’est indignée l’Espagnole libérale Izaskun Bilbao Barandica, qui avait voté en faveur du texte. Aujourd’hui, cette institution a donné une très mauvaise image d’elle-même ». La rapporteuse Ines Cristina Zuber s’en est quant à elle pris à l'issue du vote à « la majorité de droite qui ne veut pas qu’on dénonce les mesures prises par leurs gouvernement dans plusieurs Etats membres » à l’origine de la précarisation des femmes.

Julien Bigard

 

Reding veut une transparence des salaires

Viviane Reding, vice-présidente de la commission européenne, souhaite mettre en place une transparence des salaires dans certaines entreprises au sein de l'UE afin de lutter contre l'inégalité des revenus entre hommes et femmes. « Il faudrait prévoir des mesures pour que les salariés puissent demander des informations sur les rémunérations dans les moyennes et grandes entreprises, ainsi que des audits dans les grandes entreprises, a-t-elle indiqué lundi lors du débat sur le rapport sur les égalités entre les hommes et les femmes. Souvent, les femmes ne savent pas qu'elles gagnent moins que leurs collègues masculins. Cela nous permettrait de nous rapprocher de l'égalité des rémunérations ». Dans l'Union, les femmes sont en moyenne payées 16 % de moins que les hommes pour un travail égal. Cela correspond à 59 jours de travail non payés par an.

J.B.

 

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