14 mars 2013
La mort, le 23 février dernier, du Palestinien Arafat Jaradat dans une prison israélienne, a poussé l'UE à se pencher sur les conditions de détentions des prisonniers palestiniens.
« Dans toute famille palestinienne, il y a au moins une personne qui se trouve en prison. » La déclaration de Paul Murphy (GUE, Irlande) lance un froid dans l'hémicycle. À la suite de la mort suspecte d'Arafat Jaradat dans une prison israélienne le 23 février, le Parlement s'est saisi de la question de détention des prisonniers palestiniens. L'État hébreu, qui a conclu à une crise cardiaque, est montré du doigt par de nombreux eurodéputés. Ceux-ci mettent en question le rapport médico-légal établi par les services pénitenciers. La commissaire, Maria Damanaki, demande « avec insistance » qu'une enquête rapide soit menée sur la mort du Palestinien. De son côté, Annemie Neyts Uyttebroeck (ALDE, belge) rappelle que depuis 1967, 71 Palestiniens sont morts dans des conditions troubles.
Autre point évoqué lors du débat : l'impossibilité pour les familles des détenus de visiter leurs proches. Situées en Israël, les prisons sont très souvent difficiles, voire impossible d'accès que l'on vienne de la bande de Gaza ou de Cisjordanie. « Actuellement, il y a 5000 Palestiniens détenus sur le territoire israélien, 200 d'entre eux ont moins de 18 ans », affirme Paul Murphy.
La crainte d'une nouvelle Intifada
Les eurodéputés ont également exprimé leur préoccupation face à la situation au Proche Orient depuis la mort de Jarafat. Eija-Riita Korhola (DC, finlandaise) évoqu le spectre d'une « troisième Intifada. » Liisa Jaakonsaari (S&D, finlandaise) poursuit en affirmant que le rôle de l'UE est « d'endiguer la détérioration de la situation. »
C'est sur la vigueur de l'interpellation d'Israël que les divergences politiques apparaissent. L'eurodéputée Margrete Auken (Verts) fustige le PPE pour qui « ce n'est pas une question prioritaire. Au contraire, c'est notre rôle de juger de ces questions fondamentales », poursuit-elle.
Des divergences qui se retrouvent au moment du vote puisque le texte du PPE est rejetée, au profit de la résolution commune des quatre autres groupes politiques (S&D, Verts, ALDE, GUE). Maria Damanaki conclut : « L'adoption de ce texte arrive en temps voulu : l'Europe a suivi, suit et suivra ce qu'il se passe au Proche Orient. »
Ophélie Gobinet