13 février 2017
Le Parlement face à la crise existentielle de l’Europe
Dimanche 12 février, juste avant le début de la session plénière du Parlement européen, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a mis le feu aux poudres. Non seulement il a déclaré qu'il ne briguerait pas un deuxième mandat en 2019, mais il a aussi exprimé publiquement de sérieux doutes sur la capacité des Vingt-Huit à faire preuve de cohésion face aux problèmes qu’ils rencontrent. Des propos largement commentés par les eurodéputés, réunis à Strasbourg entre le 13 et le 16 février.
Symbole des divisions européennes pointées du doigt par Juncker : le CETA. Cet accord de libre-échange entre l'UE et le Canada, débattu et adopté cette semaine au Parlement s’est heurté à de nombreuses oppositions, qu’elles soient partisanes, nationales ou citoyennes. Mercredi 15 février, jour du vote, près de 700 opposants manifestaient devant le Parlement.
Paradoxalement, cette semaine, ce sont les invités du Parlement qui se sont montrés les plus optimistes quant à l'avenir de l’Europe. Le président autrichien Alexander Van der Bellen a appelé mardi à garder confiance en l'idée européenne qui est « unique et vaut toutes les peines ». Jeudi, au milieu de l’hémicycle, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a rendu un vibrant hommage à « une Union européenne forte et vigoureuse ».
Forte et vigoureuse ? L'Europe ne l'est plus vraiment. Elle se cherche encore un, comme l’ont montré les débats sur l'avenir de l'UE qui ont occupé les eurodéputés mardi matin, et les discussions sur la Grèce qui attend un troisième plan d'aide financier. Faut-il renforcer les institutions européennes pour résoudre ces problèmes ? Les députés le croient. En attendant, une chose est sure : le Parlement paraît bien isolé pour relever les défis auxquels l’Europe fait face.
Timothée Loubière