04 février 2016
Le 3 février dans l'après-midi, les eurodéputés ont contesté la décision de Bruxelles d'autoriser la commercialisation d'aliments pour animaux contenant des sojas transgéniques. Non contraignant, le vote est un avertissement politique qui appelle la Commission à revoir le processus d'autorisation des OGM.
Les eurodéputés ont opposé un véto symbolique à l'autorisation de mise sur le marché de trois sojas OGM, mercredi 3 février. L'autorisation avait été validée par la Commission européenne en novembre 2015, sans que le Parlement n'ait été consulté sur le sujet. Commercialisés par les industriels Monsanto et Bayer, ces trois plantes transgéniques sont utilisées pour la nourriture animale. Elles sont tolérantes aux herbicides contenant du glyphosate, classé comme "probablement cancèrigène" par l'OMS.
Les objections émanaient du groupe des Verts, qui veut réduire le pouvoir de la Commission pour l'autorisation des OGM sur le marché européen. Les parlementaires écologistes dénoncent également le manque d'indépendance de l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), l'organisme chargé de rendre un avis scientifique préalable. A droite à l'inverse, une grande partie des députés a voté en faveur de la décision de la Commission européenne. Pour l'entourage de Françoise Grossetête, vice-présidente du PPE, “les Verts utilisent ces objections pour contester la législation en vigueur”.
Blocages
Au-delà du rejet de ces trois OGM, les eurodéputés demandent une redéfinition du rôle de chaque institution dans le procesus d'autorisation des substances transgéniques. En octobre dernier, la Commission européenne avait déja soumis un projet au Parlement qui l'avait rejeté. Celui-ci prévoyait de renationaliser les autorisations de commercialisation.
Aucune solution n'a été trouvée aux désaccords entre les 28 Etats membres, qui bloquent le processus d'autorisation des OGM depuis des années. Dans les textes, le Conseil de l'Union européenne et le Parlement doivent co-décider de la mise sur le marché d'OGM. Mais dans les faits, les Etats n'arrivent jamais à dégager une majorité sur le sujet, ce qui paralyse la prise de décisions. La balle est donc renvoyée dans le camp de la Commission européenne, contrainte de décider elle-même des autorisations en l'absence d'accord entre les gouvernements européens.
Benoît Collet