27 février 2014
Financer des projets au profit des femmes dans la pêche, c'est ce à quoi peut aussi servir le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche. Le Parlement européen a voté aujourd'hui à la quasi-unanimité le rapport des députés espagnols Dolores Garcia-Hierro Caraballo (S&D) et Raul Romeva i Rueda (verts) qui vise à reconnaître davantage le rôle des femmes dans la pêche.
Plus de 100 000 femmes travaillent dans ce secteur. Que ce soit dans l'industrie de la transformation, dans l'aquaculture ou dans la capture, beaucoup d'entre elles n'ont qu'un statut très flou. En situation de dépendance vis-a-vis de leur mari, parfois non déclarées et peu formées, leur poids réel dans l'économie de la pêche est très insuffisamment reconnu, d'après les rapporteurs. C'est ce que les députés veulent corriger à travers ce rapport.
Néanmoins la situation n'est pas la même dans tous les Etats de l'Union. En France, un statut de compagnon de pêche existe et permet aux femmes de pêcheurs de cotiser et d'avoir des droits sociaux. « Les femmes sont plutôt bien accueillies dans la pêche mais c'est un métier qui les attire peu, parce que c'est compliqué d'avoir une vie de famille. Les hommes peuvent les remplacer mais pas à tous les stades de la vie », estime Philippe Boisneau, Président du Comité National de la Pêche Professionnelle en eau douce.
Toutefois, la situation n'est pas aussi favorable dans tous les pays. C'est pourquoi le rapport propose que le Fonds européen dédié à la pêche serve à financer des associations de pêcheuses, des vestiaires dans les ports pour les femmes ou encore des projets visant à atténuer les maladies professionnelles liées au ramassage des coquillages à pied. Une des mesures importantes serait enfin de favoriser l'accès à la formation des femmes et de mettre en place des diplômes professionnels reconnus pour encourager leur indépendance.
sophie guignon